Entre fluidité, ancrage et éveil intérieur : halte en Thaïlande
Quand nous arrivons en Thaïlande, c’est comme changer de fréquence. Tout semble plus fluide, plus doux. La douane est rapide, les bagages nous attendent, le trajet jusqu’au centre-ville est simple. Le contraste avec l’Inde est saisissant. L’air est plus léger, l’agitation plus contenue. On se laisse porter.
À Bangkok, nous visitons les grands temples dorés, fastueux, minutieux. Les mosaïques étincellent, les toits brillent, l’encens flotte dans l’air. Mais très vite, derrière les murs des palais et les foules de touristes, une autre réalité apparaît : celle des quartiers oubliés, des travailleurs invisibles. Une misère discrète mais bien présente, comme un rappel à la complexité du monde.
Nous découvrons aussi la cuisine thaïlandaise, fine, parfumée, équilibrée. Chaque plat est une surprise : une soupe citronnée, un curry coco, un poisson grillé. Les enfants s’ouvrent à de nouvelles saveurs. On mange dans la rue, sur de petits tabourets, au rythme tranquille des locaux.
Puis vient un trajet chaotique vers le nord du pays. Rien ne se passe comme prévu. Nous sommes fatigués. Nous ressentons le besoin de nous poser, de créer une bulle, un rythme. Nous louons une petite maison avec une cuisine. Pas d’hôtel cette fois. Nous avons envie de ralentir, de cuisiner, de travailler un peu. Les enfants reprennent leur école le matin, nous visitons l’après-midi. Une routine douce s’installe, et dans cette simplicité, chacun retrouve un équilibre.
Les filles organisent Halloween, avec les moyens du bord. Elles décorent, imaginent des déguisements. C’est leur manière de rester en lien avec la France, avec leurs repères. Nous, les adultes, terminons cette semaine dans un bar tranquille, à écouter un concert live. La musique nous fait du bien. Elle nous ramène à une joie simple, collective.
Rencontrer, réfléchir, se relier autrement
Pendant cette parenthèse dans le nord, nous visitons une fondation qui recueille des éléphants. Blessés, abandonnés, autrefois utilisés pour le tourisme, ils trouvent ici un refuge. Beaucoup ont été laissés à eux-mêmes pendant la crise sanitaire. Nous découvrons leurs histoires. Elles nous bouleversent. Cela nous pousse à réfléchir au lien entre tourisme et respect du vivant. À ce que nous soutenons, consciemment ou non, à travers nos choix.
De mon côté, je m’initie à la méditation. Un matin, je rencontre un chanting master dans un petit temple. Il m’invite à revenir. Alors, chaque jour, je m’y rends. Je m’assieds discrètement, au fond du sanctuaire. Les prières bouddhistes résonnent, lentes, enveloppantes. Je n’attends rien, mais je ressens tout. Une paix m’habite. Un silence fertile. Daniel, lui, retrouve son propre espace intérieur en jouant de la guitare, le soir, dans notre maisonnette. Chacun se reconnecte à sa manière. Nous vivons côte à côte, reliés, nourris.
Créer une entreprise comme on crée un rythme de vie
Ce que nous vivons là, cette alternance entre mouvement et pause, devient une métaphore de notre manière d’entreprendre. Chez Midipy, nous avançons ainsi : en équilibrant l’action avec la réflexion, l’audace avec l’ancrage.
Nous voulons créer des objets porteurs de sens, oui, mais aussi une manière de faire qui respecte le temps, les personnes, le vivant. Nos relations avec nos fournisseurs sont tissées dans la durée. Nos clients fidèles reviennent parce qu’ils sentent cette constance, cette approche sincère et humaine. Nous ne cherchons pas la nouveauté constante, mais la solidité d’un engagement.
Même dans notre communication, nous choisissons la sobriété. Pas de bruit pour exister. Juste de la présence, des mots justes, une esthétique apaisée. Comme un silence dans un temple, comme un bol de riz posé devant un éléphant.
Midipy : habiter le temps, honorer les liens
Nos objets naissent dans cette intention. Un plaid, un vide-poches, un set de table, ce n’est pas grand-chose en soi. Mais quand c’est fait avec soin, avec une belle matière, avec un geste artisanal, cela devient un support au quotidien, un rappel d’une certaine façon d’habiter le monde.
Comme ces jours en Thaïlande, où nous ralentissons, écoutons, savourons, nous créons Midipy dans cette philosophie du juste rythme : celle qui fait du bien, qui dure, qui relie.
