Une fenêtre sur le cœur : la vie avec Sai, entre lien, apprentissage et humanité
Nous sommes toujours au Laos, dans la famille de Sai, notre hôte. Mais ce séjour dépasse très vite l’hospitalité. Ce que Sai nous transmet, jour après jour, c’est une philosophie de vie. Une manière d’être au monde. Un rapport aux autres, à la nature, au savoir, à la simplicité.
Sai n’est pas seulement notre hôte. Il est un passeur. Adolescent, il a été soutenu par des familles de son village, qui ont mis en commun leurs maigres ressources pour qu’il puisse étudier l’anglais. En retour, il enseigne aujourd’hui cette langue aux enfants des alentours, avec une patience admirable. Mais pas seulement. Il leur apprend aussi à cultiver un potager, à prendre soin de la terre, à coopérer. Il les initie au monde, sans leur faire perdre leurs racines.
C’est aussi pour cela qu’il accueille des voyageurs : pour que les enfants voient d’autres visages, entendent d’autres sons, devinent d’autres vies possibles. Il crée des passerelles, et nous en sommes, à notre tour, les témoins reconnaissants.
Des enfants libres, des jeux sans filtres, une vie sans artifices
Chaque jour, les enfants du village viennent chercher les nôtres pour jouer. Il n’y a pas d’écran, pas de jouet sophistiqué, pas de programme. Ils partent pieds nus, se baignent habillés dans la rivière, rient aux éclats. Ils apprennent à vivre simplement.
La communication se fait par les gestes, les regards, les rires. Nos filles découvrent une vie d’enfants sauvages, mais au sens noble du terme : une vie d’autonomie joyeuse, de créativité libre, de solidarité instinctive. Les plus grands prennent soin des plus petits. Il n’y a pas de hiérarchie rigide, juste un ordre naturel basé sur le soin et la présence.
Nous visitons les écoles de la communauté. L’accueil est d’une chaleur rare. Les sourires, les mains tendues, les dessins offerts… tout exprime le désir de lien. Ici, l’apprentissage n’est pas une obligation, c’est un partage. Un chemin. Une fierté.
Rituels simples, profondeur intacte
Un matin, nous participons à la cérémonie d’offrandes aux moines bouddhistes du village. Le silence, les pas nus, les mains pleines de riz. Les moines passent en file, enveloppés dans leurs robes safran, et chacun dépose un peu de nourriture dans leur bol. Ce rituel humble, quotidien, sans faste, nous bouleverse.
Il dit quelque chose d’essentiel : donner sans attendre, honorer la vie, partager ce qu’on a. Sai ne nous en parle pas, il nous y invite. Et c’est suffisant. Ce matin-là, c’est lui qui nous ouvre une fenêtre sur le cœur.
Une leçon de transmission, une inspiration pour entreprendre autrement
Cette semaine dans la famille de Sai résonne profondément avec ce que nous avons envie de construire à travers Midipy. Une entreprise où l’on transmet plus qu’un objet. Où chaque création est aussi un apprentissage, une attention, une forme de soin.
Comme Sai, qui ne fait pas de discours mais incarne ce qu’il croit, nous voulons que notre manière d’entreprendre parle d’elle-même. Par la qualité des relations, la durée des engagements, la fidélité des collaborations. Nos objets ne sont pas faits pour impressionner, mais pour accompagner une vie plus consciente, plus reliée.
